Les migrants de retour rencontrent souvent des difficultés considérables liées à la réintégration dans leur pays d’origine, en raison de la complexité des tentatives de migration infructueuses et de l’exposition à des expériences traumatisantes. L’outil K-par-Cas 2 est une approche innovante conçue pour fournir un soutien essentiel en matière de santé mentale et de soutien psychosocial aux migrants de retour. Développé sous la forme d’un jeu de cartes, cet outil offre aux individus un cadre sûr pour évoquer leurs expériences migratoires sans avoir à répondre à des questions indiscrètes ou à être jugés.
Le projet K-par-Cas 2 a débuté en 2018 lorsque Médecins Sans Frontières (MSF) reconnut le besoin d’outils pour faciliter l’intégration et la prise en charge des migrants. Olivier Coldefy, psychologue chevronné, a eu l’idée d’utiliser le principe du test projectif. Le concept était simple mais solide : utiliser des images pour encourager les migrants à partager leur histoire. Cette initiative vise à démontrer un intérêt réel pour leur histoire, leur parcours et leur culture.
Olivier a collaboré avec Laure Garancher, illustratrice et cofondatrice de The Ink Link, une association dédiée à l’utilisation de l’art pour des causes humanitaires et sociales. Ensemble, ils ont commencé à créer une collection de cartes représentant des paysages, des silhouettes et des objets, chacune conçue pour servir de catalyseur à des conversations significatives.
L’outil a fait l’objet de tests rigoureux, l’équipe s’étant rendue dans des centres pour migrants en France pour mener les premières sessions. Les participants ont été invités à identifier les éléments manquants dans les cartes, ce qui a favorisé une approche participative. Au fur et à mesure que le projet avançait, d’autres membres de The Ink Link ont rejoint l’équipe, menant des tests dans diverses conditions. Le financement de la Fondation de France a permis la production de la première version de K-par-Cas.
En 2021, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a reconnu le potentiel du projet et a cherché à en étendre la portée. Gaia Quaranta, Responsable régionale de la SMSPS de l’OIM à l’époque (Une pensée pour sa mémoire !), a été le fer de lance de l’effort, soulignant l’importance des essais sur le terrain et de la collecte d’histoires de migrants pour illustrer les parcours individuels. Le développement de K-par-Cas 2 a été rendu possible grâce au soutien financier de l’Union européenne (UE) dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.
L’objectif de K-par-Cas 2 est clair : promouvoir la santé mentale et le bien-être psychosocial des migrants de retour (adultes, adolescents et enfants). Cela correspond parfaitement à l’approche intégrée de l’OIM en matière de réintégration.
L’une des caractéristiques principales de l’outil K-par-Cas 2 est son adaptabilité. Il s’adresse à différents facilitateurs et participants, en tenant compte de leurs niveaux de confort, de leurs compétences et de leurs besoins. Qu’il s’agisse de fournir une vue d’ensemble de soi-même ou d’approfondir des souvenirs potentiellement pénibles, l’outil respecte le parcours émotionnel unique de chaque individu.
Comme Maty, Ismaila et Fatou l’ont découvert, l’outil K-par-Cas 2 n’est pas seulement un jeu. « C’est passionnant », a déclaré Maty, « parce qu’il nous permet de nous exprimer et de raconter notre histoire à travers les cartes ». Grâce à des conversations et des récits authentiques, ils ont trouvé un soutien émotionnel et un nouveau sentiment d’appartenance.
Pour comprendre comment fonctionne l’outil K-par-Cas 2, il suffit de cliquer ici !